En temps de confinement, le journaliste cinéma d’Edgar ressuscite sa chronique pour vous faire (re)découvrir de grands moments de cinéma. Aujourd’hui, quatre pépites du cinéma français à trouver gratuitement sur le net.
Le Feu follet (1963)
Chassé de la clinique où il a trouvé refuge, Alain Leroy (Maurice Ronet) décide de retourner sur les lieux de ses anciens exploits éthyliques avant de mettre fin à ses jours…
Adapté d’un roman signé Pierre Drieu la Rochelle, probablement le meilleur film de Louis Malle (« Ascenseur pour l’échafaud », « Le Souffle au coeur »…) et la plus incroyable, la plus mémorable des interprétations du comédien Maurice Ronet (Plein Soleil, La Piscine…). Sur les notes d’Erik Satie, une errance désespérée dans le Paris élégant des années 60. Un diamant brut et noir.
Les Diaboliques (1955)
Dans un pensionnat, l’épouse et la maîtresse du directeur, un homme arrogant et vindicatif, échafaudent un plan pour mettre fin à ses jours. Une fois exécuté, le cadavre disparaît et vient hanter le duo criminel…
Sur un livre du tandem Boileau-Narcejac, l’immense Henri-George Clouzot signe un thriller au cordeau servi par une distribution magistrale. Paul Meurisse incarne un directeur de pensionnat irascible et misanthrope qui devient la cible d’un duo féminin incarné à la perfection par Véra Clouzot et Simone Signoret. Un film à l’ambiance étouffante mâtiné de fantastique. Et, parmi les jeunes élèves, un figurant nommé Jean-Philippe Smet alias le futur… Johnny Hallyday !
Le Deuxième souffle (1966)
Évadé de prison, Gu Minda (Lino Ventura) tente un dernier « coup » qui lui permettra de partir à la retraite en Amérique. Mais le commissaire Blot (Paul Meurisse) ne l’entend pas de cette oreille. S’ensuit un traque acharnée entre les deux hommes…
Polar fleuve tiré d’un roman de José Giovanni, « Le Deuxième souffle » est, paradoxalement, un des films les plus minorés de Jean-Pierre Melville auquel la critique semble inlassablement préférer « Le Samouraï » ou « L’Armée des ombres ». C’est pourtant une fresque parfaitement mise en scène, à la distribution idéale (Ventura, Meurisse, Constantin, Pellegrin, Frankeur…), au rythme soutenu, qui servira de canevas évident à nombre de polars internationaux (dont « Les Affranchis » de Martin Scorsese). Une merveille de style, de dialogues, d’interprétations…
Touchez pas au grisbi (1954)
Gangster vieillissant, Max (Jean Gabin) rêve de couler enfin des jours heureux après un braquage réussi et particulièrement fructueux. C’était sans compter Angelo (Lino Ventura), malfrat arriviste, qui compte bien mettre la main sur le pactole…
https://archive.org/details/TouchezPasAuGrisbi-1954-JacquesBecker
A l’origine, une série noire signée Albert Simonin (scénariste sur « Les Tontons flingueurs ») portée aux nues par Pierre Mac Orlan. Comédien en perte de vitesse, Jean Gabin va voir sa carrière remise brillamment sur les rails grâce à son interprétation de gangster embourgeoisé obligé de retourner au feu sous pression du « mitan » de Pigalle. Du film noir de très haut vol réalisé par Jacques Becker avec des débutants de classe : Lino Ventura et Jeanne Moreau.
Signature « historique » d’Edgar pour le cinéma, lecteur insatiable, collectionneur invétéré d’affiches de séries B et romancier sur le tard (Le Fantôme électrique, éd. Les Presses Littéraires).
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