Le Moon Catcher est un projet très particulier, très innovant et très surprenant. Il a reçu plusieurs prix d’architecture prestigieux. Cette année, il a été présenté à la Biennale d’architecture de Venise – Time Space Existence 2021, qui vise à repenser l’architecture, à repenser de nouveaux modes de vie et à promouvoir des approches innovantes. Le projet sera visible au Palazzo Mora encore jusqu’au 21 novembre prochain. L’exposition vient d’être mise en ligne sur www.timespaceexistence.com.
Le titre « The Moon Catcher » (le capteur de lune) donne sa dimension irréelle à ce projet, porté par Piotr Smiechowicz, architecte designer spécialisé notamment dans l’ingénierie structurelle et préoccupé par les questions d’impact de l’architecture et de l’urbanisme sur la solitude et l’isolement.
Il a pu constater que, à Londres où il vit, les problèmes que l’on encontre aujourd’hui ont renforcé l’hostilité aux réseaux sociaux. Ceux-ci sont accusés d’être à l’origine de l’augmentation des problèmes de santé mentale des jeunes : anxiété, dépression voire même idées suicidaires.
Environ 2 millions de Londoniens auraient subi des effets néfastes dues aux technologies des médias sociaux et aux tendances émergentes, telles que le posthumanisme (nous avons déjà des sexbots capables d’actualiser nos désirs) isolant même les aspects les plus intimes de nos vies.
L’expérience Loneliness, menée par une radio de la capitale anglaise, a indiqué que 40 % des jeunes de 16 à 24 ans se sentent seules et déconnectées, malgré une abondance d’amis « en ligne » sur les plateformes de médias sociaux tel que Facebook.
Prenant en compte cet aspect de la culture nocturne et de l’industrie du sexe de Soho, le Moon Catcher propose un espace diurne où les jeunes peuvent se connecter au cœur de la beauté de la nature, échapper à la lumière bleue de leurs écrans et découvrir les plaisirs offerts par l’épicurisme.
À la lumière du jour, les utilisateurs peuvent alors approfondir leurs connaissances en cosmologie. Ils peuvent aussi s’étendre le long des cratères de plages urbaines. Au crépuscule, les bains de lune collectifs deviennent le dernier cri, accueillant les plaisirs extraterrestres du cycle en 8 phases de la lune. Aux premières lueurs de l’aube, ils se retirerntdans une chambre d’hôtel privée.
Un peu fou tout cela. Mais quand même reconnus par plusieurs grands prix architecturaux internationaux.