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La Machine à Coudes : une enfilade de mets vivants et minutieux

Aux portes de Paris, La Machine à Coudes est une adresse à l’identité forte, dont l’engagement écologique importe autant que l’expérience. La nature s’invite au cœur du projet du chef italien Giacomo Monzali, fervent voyageur et ambassadeur d’une gastronomie responsable, en harmonie avec notre temps.  

Ici, on se sert les coudes dans le respect d’une charte éthique où le respect de certaines valeurs n’exclue pas l’efficacité d’une cuisine maitrisée.

Né de la collaboration entre Marlène Alexandre-Buisson, ancienne juriste que l’amour de la gastronomie pousse à la reconversion, et le chef italien Giacomo Monzali, la Machine à Coudes se démarque aisément du paysage gastronomique boulonnais. Son identité se fonde sur des valeurs éthiques, marqueur de notre temps, où gastronomie locale, produits de saison et vins natures s’y prêtent. Toutefois, la préservation d’une certaine fraicheur passe aussi par l’innovation : l’absence de carte. Cela laisse le temps au chef d’élaborer ses formules saisonnières, de les maitriser à la perfection.

Le client, ainsi épargné par l’étape cruciale de la sélection, n’a plus qu’à se laisser porter par un menu unique en cinq temps le midi et en six à huit temps le soir. Dès lors débute un périple autour du terroir qui parfois révèle saveurs insoupçonnées tels que la crête de coq et goûts d’ailleurs :  tortellinis fourrées à la pintade, clins d’œil aux racines italiennes du chef. Sa cuisine ne manque pas de notes de dolce vita, dissimulées par-ci par-là, comme dans l’huile d’olive de qualité supérieure, à tartiner comme du beurre sur un pain à la texture parfaite, un ovni parmi d’autres. Au dessert, l’amaretto relève instantanément la combinaison de fruits secs hachés ou glacés, offrant un jeu de textures agile et pétillant.

Leur volaille, si fine, si délicate, se déguste comme un poisson rare. La crème de chèvre, relevée de sirop de rose, bouleverse les codes du sucré-salé. Les quantités sont subtilement dosées et compensées par l’effet de surprise, présent à chaque bouchée, dans une véritable partition de saveurs. L’élégance des compositions culinaires s’accorde avec un penchant pour l’art visuel : les mets sont aussi agréables à regarder que la pureté des récipients dans lesquels ils reposent. La présence de matières brutes ou minérales telles que la pierre, l’argile ou même l’ardoise s’inscrit dans la continuité de ce retour à des valeurs primaires, puisées dans la nature.

 

La Machine à Coudes
Boulogne-Billancourt

Menu midi en 5 temps avec accord mets/vin : 75 euros
Menu soir en 8 temps avec accord mets/vin : 132 euros

Photos © carlottainparis