L’architecte Rudy Ricciotti signe la préface du dernier ouvrage de Tom Benoit. Le philosophe fait paraître Aphorismes sur l’architecture avant de donner rendez-vous sur le petit écran avec Philoscopie (TV5Monde).
Vous avez l’habitude de travailler sur plusieurs projets. Votre actualité la plus brûlante ?
Je conçois plusieurs émissions de philosophie pour TV5 Monde. Une série que nous avons nommée Philoscopie. Le format est novateur, donc le projet est exaltant.
Un des plus grands architectes de la scène mondiale participe à l’émission pour un numéro qui sera consacré à l’architecture, et plus largement à la notion d’habiter.
En philosophie ‘habiter’ cela donne… ?
Habiter consiste à sentimentaliser un lieu.
L’un des drames de la société moderne est que l’on ne cherche plus à conquérir l’espace, mais plutôt à y échapper. Pourtant, l’environnement qui nous entoure est la matière de notre existence. On ne peut pas échapper à l’espace. Pas plus qu’à l’oppression amoureuse ou au mouvement.
Aussi, je crois que l’architecture est toujours faite pour quelqu’un. C’est d’ailleurs ici que l’on retrouve l’origine de la quête contextualiste. Le contexte est à l’architecture ce que le tempérament est à l’humain, c’est-à-dire ce qui existe avant l’usage.
Quels sont les autres sujets que vous traiterez ?
Tout d’abord le métavers. Le but sera d’apporter une expertise sur la nature des cryptomonnaies, le rapport à la réalité et la structure du métavers qui, selon moi, repose beaucoup sur les technologies holographiques. Dans ce numéro, je veux échanger autant avec des analystes qu’avec des acteurs et témoins de l’économie mondiale.
Un numéro portera également sur les rapports amoureux. Tout ceci est un travail d’équipe. Marie Jacquier et Ariana Von Walter qui m’accompagnent dans cette aventure font un travail remarquable.
Le sous-titre de votre nouvel ouvrage est pour une incitation à construire. Quel lectorat visez-vous ?
Comme public approbateur, les 30 000 architectes français.
D’autre part, symboliquement, je pourrais vous répondre Bernard Arnault par exemple…
La sensibilité des grands entrepreneurs influe sur l’avenir des villes. Donc il est intéressant de capter l’attention de ce public.
Mon objectif est d’atteindre le lecteur en le disposant face à l’idée de la beauté architecturale et de l’incontournabilité urbaine. Le point de départ d’une action politique repose sur l’étude des villes. Mais il ne s’agit pas d’un livre revendicatif pour autant. Il faut lire ces aphorismes comme l’on écouterait un soir un morceau de Philip Glass en buvant un verre de Bordeaux. Seul. Sans qu’il ne faille du temps avant d’être interpellé par une note.