Le LAAC (Lieu d’Art et d’Action Contemporaine) de Dunkerque souffle ses 40 bougies. A cette occasion, le musée revient aux principes de sa création en mettant à l’honneur les oeuvres de la collection et en invitant, du 19 novembre au 7 mai prochain, treize artistes. Chacun d’eux dialoguera avec des pièces historiques de son choix. Immanquable !
On se souvient de la grande triennale Art&Industrie conduite par le LAAC et le Frac sur la question de la démesure dans l’art et qui témoignait déjà de la vitalité de ces deux institutions enclines à créer des convergences et des ponts sur des sujets mettant en oeuvre des rencontres croisées autour de l’art contemporain et bien au-delà. Rare musée en France à pouvoir offrir un panorama de l’art des années 1945 à 1980 grâce à sa collection de plus de 2000 oeuvres, le LAAC oriente sa politique culturelle en complémentarité avec les projets développés par le très actif FRAC Grand Large-Hauts-de-France. Né grâce au don à la ville de Dunkerque, d’un ensemble exceptionnel d’œuvres d’artistes du XXe siècle, il ne cesse d’écrire son histoire au gré d’expositions majeurs.
Pour célébrer ses quatre décennies d’existence, seront, notamment, mis à l’honneur les principaux artistes donateurs du musée mais également un ensemble représentatif de la première donation de 1981 ! Cette exposition aux dimensions exceptionnelle accorde en parallèle, il faut le souligner, une carte blanche à l’association « L’Art Contemporain », fondée par Gilbert Delaine, à l’origine du LAAC, qui établit son choix des œuvres exposées dans la dernière des salles. Quarante ans, c’est la pleine jeunesse pour une institution . Toutefois, en seulement quelques décennies, le LAAC a réussi à affirmer une identité muséale singulière.
Décloisonner la présentation habituelle des œuvres.
Son histoire insolite est liée à la constitution d’une fabuleuse collection grâce au mécénat et au soutien fort des artistes. Une générosité mais aussi une ténacité qui a permis de rassembler quelque 932 œuvres. L’exposition-anniversaire intitulée « Comme de longs échos qui de loin se confondent » décloisonne la présentation habituelle des œuvres dans les espaces du musée, qui sépare la collection des œuvres empruntées de manière temporaire, en les faisant converser dans les mêmes espaces. Les treize artistes retenus ( dont Cécilia Granara, Béatrice Lussol, Maxime Thieffine, Diogo Pimentao, Dominique de Beir, Pierre-Yves Brest…) sont conviés à explorer la collection et à engager un dialogue entre leur travail et des œuvres qu’ils ont choisies.
À la manière dont le vers de Baudelaire choisi pour titre de l’exposition évoque les effets de correspondances entre les différents sens et perceptions, ces « conversations » intergénérationnelles produisent des effets d’écho, de parenté et de filiation. Elles questionnent les notions d’héritage artistique, de transmission dans la continuité ou l’opposition, de communautés de pensée ou de fracture de génération. Enfin, cet évènement sera l’occasion de visiter le riche jardin de sculptures, d’eau, de pierre et de vent, à proximité immédiate de la plage dans cette architecture caractéristique en céramique blanche défiant le ciel !
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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