Né en 2016 sous l’impulsion commune de trois résidences artistiques françaises d’envergure internationale, ce festival incontournable accueille à la collection Lambert les œuvres de 71 artistes. Un événement immanquable, à l’ancrage pluridisciplinaire, se tenant jusqu’au 21 février prochain à Avignon !
Créé à l’initiative de l’Académie de France à Madrid – Casa de Velázquez à Madrid, la Villa Kujoyama à Kyoto et l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, le festival ¡ Viva Villa ! est né d’une volonté commune de créer un rendez-vous régulier sous la forme d’une manifestation présentée en France et réunissant les artistes, créateurs et chercheurs accueillis dans ces trois institutions françaises situées à l’étranger. Après cinq éditions présentées à Paris, Marseille et Avignon, le festival a pris récemment un nouvel élan en réinventant son format : l’exposition collective pluridisciplinaire réunissant les résidents des trois institutions a désormais lieu tous les deux ans et cette biennale donne à voir le travail de deux promotions d’artistes, créateurs et chercheurs issus de chaque résidence.
Cette année la manifestation se déroulera à la Collection Lambert en Avignon, qui devient partenaire associé pour cette édition-pilote de la biennale des résidences d’artistes. L’exposition ainsi que la programmation culturelle associée (cycle de films, spectacles vivants) seront conçues par un commissariat à quatre mains : Stéphane Ibars, directeur artistique délégué de la Collection Lambert (photo ci-dessus), se voit confier le co-commissariat de l’édition 2022 aux côtés de Victorine Grataloup, curatrice sélectionnée à l’issue d’un appel à candidature international. Le festival Viva Villa ! cultive ainsi son ancrage résolument pluridisciplinaire tout en prenant le temps, sous sa forme renouvelée, de rendre visibles l’ampleur et le potentiel de la création contemporaine et d’accentuer le décloisonnement entre les lieux, les temporalités et les langages artistiques.
Quatre chapitres reprenant les segments du livre.
Baptisée « Ce à quoi nous tenons » l’exposition a été conçu comme une libre traversée du livre éponyme de la philosophe éco-féministe Émilie Hache aux Editions La Découverte (2011).Les questions liées à l’écologie et au genre sont donc particulièrement explorées par les créateurs et chercheurs invités. Plus qu’un horizon méthodologique, les œuvres exposées témoignent de la participation des artistes et chercheurs au large mouvement d’interrogation des responsabilités écologiques et, en regard d’elles, à l’émergence de nouvelles expérimentations morales et politiques ». Quatre chapitres,reprenant des segments du livre structurent le parcours de l’exposition.
L’accent est mis ici sur les trajectoires de personnes, de techniques et de formes, ayant franchi les frontières d’un pays à un autre, d’un médium à un autre. Le riche parcours se clôt par la proposition des artistes s’interrogeant sur l’exploitation de ressources naturelles (eau, charbon, lithium) à grande échelle, autrement dit sur l’extractivisme, et sur des manières alternatives de concevoir les choses matérielles dont nous nous entourons. Un événement réjouissant qui nous rappelle la qualité de la Collection Lambert en Avignon qui est une structure de diffusion de l’art contemporain née de la volonté du célèbre marchand d’art et collectionneur, Yvon Lambert, qui a fait don à l’État d’un ensemble exceptionnel d’œuvres majeures de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle !
www.vivavilla.info
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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