A deux pas de l’Arc de Triomphe, ce restaurant du groupe l’Arôme, célébre la richesse de la cuisine chinoise dans une délicieuse évasion. Les accords y sont audacieux et le cadre propice à d’heureuses expériences culinaires !
A quelques encablures de la Place de l’Etoile, rue Bayen, juste en face de l’étoilé Frédéric Simonin, cet établissement (anciennement FANFAN) a trouvé sa clientèle de fidèles dans un quartier ne maquant pas de belles tables. Les amateurs de cuisine fusion et de cartes inventives apprécient, ici, les plats phares où la saveur interpelle et flatte subtilement les papilles. Nous sommes accueillis, dans le sourire, par la cheffe sommelière Lola Madec qui nous réserve un moment mémorable sous la paisible verrière. Une confortable banquette de velours bleu cyan nous tend les bras. On débute notre vibrante dégustation avec les ravissants rouleaux croustillants canard laqué et pignons de pins. Le champagne Moutardier cuvée ‘Carte d’Or’ nous réjouit, sur l’accords mets-vins avec ses notes de pommes rouges, de brioche et ses arômes légèrement toastés.
Sur l’entrée, on mise sur le partage avec, au centre de la table, la mise en réunion d’un magnifique Xiao Long Bao porc ibérique, bouillon et les généreuses brochettes d’agneau parfumées au cumin. La sommelière suggère un superbe saké Junmai, Akitora Yamadanishiki. Très bien vu. On relève le caractère un tantinet brut et rustique du nectar avec son taux de polissage de 80% qui s’exprime très bien avec ses notes d’umami faisant apparaître le melon jaune et vert. Pour les premiers plats, nous sommes comblés avec la venue des fameuses crevettes Kung Pao aux noix de cajou et la séduisante aubergine braisée façon Hong Shao. Ce plat gourmand est admirablement mis en beauté avec un élégant Vouvray Cuvée ‘Renaissance’ 2022 de chez Sébastien Brunet. On est gâtés. Ce 100% Chenin Blanc apporte la bonne acidité et nous régale de ses notes de poires.
La qualité des produits ne laissent rien à redire.
Pour les seconds plats, on prolonge la surprise avec le formidable Magret de canard fumé au thé Long Jing, eryngii, figues confites et l’incroyable Wagyu Japonais de grade A5 de la province d’Hokkaido. En accompagnement ? Les surprenantes nouillles Dan Dan, poivre de Sichuan, sauce cacahuète. C’est parfaitement maîtrisé et la qualité des produits ne laisse rien à redire. Dans le verre ? Un infaillible Maranges 1er cru ‘Les Clos Roussots’ 2021 de Jean Fery. On apprécie la cerise griotte, le bois bien fondu et ce Pinot Noir sur la délicatesse. Quand arrive l’heure sucrée du dessert, on poursuit sur l’esprit du partage avec deux pépites qui accrochent la rétine et honore le palais. D’un coté le très demandé abricot rôti, crumble pignons de pins, glace prune séchée, huile pimentée. De l’autre, la gracieuse crème brûlée au pandan.
Un excellent Umeshu « Tomari », Niwa no Uguisu couronne cet instant de pur plaisir. Cette liqueur de prune du Sud du Japon au nez d’amaretto, avec noyaux est une fabuleuse découverte. En quittant les lieux, on se dit que cette adresse, référencée au Michelin, sait surprendre, dans un voyage gastronomique chinois raffiné qui conserve un pied dans la tradition en ne se refusant pas le style et quelques touches d’inventivité. Les plats, qui jouent habilement avec les épices, s’expriment dans une jolie vaisselle. Et cela, revêt toute son importance. Car les arts de la table en disent parfois long sur la philosophie et l’aura qui animent un lieu par de-là les fourneaux ! www.fanfanlarome.com
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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