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Art Basel Paris : nouveau nom, nouveau lieu

Les transactions devraient aller bon train sur cette édition très attendue, jouant sur tous les atouts que compte Paris. En espérant échapper aux turbulences, la foire la plus puissante du monde fera sauter les bouchons de champagne pour ses collectionneurs et marchands américains et asiatiques mais aussi pour ses habitués VIP, crème de l’art moderne et contemporain qui entendent prouver que l’Hexagone est désormais la place forte incontournable du secteur. Rendez-vous, du 18 au 20 octobre, dans l’enceinte tout juste rénovée, du Grand Palais, après trois ans de travaux !

L’édition suisse d’Art Basel, du 16 juin dernier, avait témoigné d’un cru mouvementé mais satisfaisant au regard de la tourmente économique qui sévissait alors. Elle avait fait une véritable démonstration de force pour surpasser des signes de ralentissement qui finalement n’ont pas impacté durablement un dynamisme exceptionnel avec des œuvres pointues, de grande envergure, témoignant d’une vraie prise de risque sur un marché de l’art finalement confiant et stable.

Pour cette troisième édition l’ex « Paris+ Par Art Basel », renommée Art Basel Paris, selon l’accord conclu, il y a quelques mois, avec le ministère de la Culture, la Ville de Paris, et GrandPalaisRmn, consolide son engagement vis-à-vis de la ville et de son écosystème culturel exceptionnel, en rassemblant 195 galeries issues de 42 pays et territoires, parmi lesquelles 64 disposant d’espaces en France, et 53 primo-exposants, offrant une expérience unique d’excellence artistique dans tous les médiums et plus de 100 ans d’histoire de l’art. Placée sous la direction de Clément Delépine, la très électrique Art Basel Paris verra une augmentation de 27 % des galeries participantes par rapport à l’année dernière au Grand Palais Éphémère. Art Basel Paris s’articulera autour de trois secteurs : Galeries, où les exposants présenteront leur programme complet ; Emergence, consacré aux galeries et aux artistes émergents avec groupe Galeries Lafayette comme Partenaire Officiel ; et le nouveau secteur Premise, regroupant neuf galeries aux propositions curatoriales singulières. Un choix aussi excitant que réaliste.

La deuxième édition du Art Basel Shop.

De plus, la foire inaugurera une nouvelle initiative baptisée Oh La La!, qui permettra aux galeries de montrer des œuvres rarement vues, et surprenantes le vendredi et le samedi (temps chauds de la foire). Elle accueillera, également, la deuxième édition du Art Basel Shop, un concept store novateur présentant une sélection de produits sur mesure qui célèbrent et prolongent l’expérience Art Basel. Le directeur de la plus grande foire d’art au monde (passé par le Swiss Institute de New York et resté cinq ans à la direction de la foire Paris International) confie, au sujet des attentes et des fantasmes collectifs : «  Comparativement à 2023, nous avons pu ajouter 40 galeries au parcours, dont Goodman Gallery, Kiang MalingueLaborStandardLandau Fine ArtYares Art, et créer un nouveau secteur, Premise, qui regroupe neuf galeries aux propositions atypiques, parmi lesquelles  BombonGalerie Dina Vierny ou The Pill. ».

Et d’ajouter aussi au sujet de cette immense « symphonie » collective autour de l’engagement de la foire : « Cette année, nous avons cherché à offrir plus de liberté aux galeries, en évitant de les contraindre dans un cadre narratif trop rigide. Ainsi, nous avons repensé l’articulation de notre Programme public. Le Palais d’Iéna présentera le projet spécial « Tales & Tellers », conçu par l’artiste Goshka Macuga  et convoqué par la directrice du MACBA [Musée d’art contemporain] de Barcelone. Ce projet extraordinaire est possible grâce au soutien de la maison Miu Miu, fondée en 1993 par Miuccia Prada, qui sera cette année Partenaire Officiel du Programme public d’Art Basel Paris. Le Petit Palais accueillera un projet de Jesse Darling, présenté par Arcadia Missa, Chapter NYC, Molitor et Sultana ainsi que le volet discursif du programme public, y compris le programme des Conversations conçu par Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou, avec une proposition qui examine et interroge les postures militantes ».

Un nouveau partenariat avec le Centre des monuments nationaux.

Il souligne aussi la capacité de la foire à se mettre au service de la Ville : « Nous avons eu à cœur de faciliter les échanges entre le Grand Palais et le Petit Palais en piétonnisant l’avenue Winston-Churchill, où seront exposées une œuvre de Yayoi Kusama  présentée par la galerie David Zwirner, une œuvre de John Chamberlin représentée par la galerie Mnuchin, ainsi qu’une maison démontable de Jean Prouvé présentée par la galerie Patrick Seguin. Un nouveau partenariat avec le Centre des monuments nationaux se déploiera sur trois sites : la cour de l’Hôtel de la Marine, où la galerie White Cube présentera une éolienne de l’artiste grec Takis, un parcours d’œuvres dans le Domaine Nationale du Palais Royal, ainsi qu’une exposition d’oeuvres du sculpteur britannique Lynn Chadwick à l’hôtel de Sully, présentée par la galerie Perrotin sous le commissariat de Matthieu Poirier ».

A noter, que le marché français consolide sa 4ème place, dans un contexte d’incertitudes globales et que 50% des transactions en Art dans l’Union Européenne se font en France. Dans un marché fait de soubresauts, le CEO d’Art Basel, Noah Horowitz souligne que  le marché de l’art est désormais « un marché d’acheteurs et qu’il y a moins d’urgence à faire des acquisitions ». Art Basel reste, faut-il le rappeler, le périmètre, tout en paradoxes, de tous les superlatifs et des records. Il suffit de se souvenir d’une peinture de l’expressionniste abstrait américain Robert Motherwell (1915-1991) à la foire Art Basel Miami Beach, Datée de 1969, qui flirtait allègrement avec les deux millions de dollars à la vente. Si cette édition parisienne d’Art Basel entend assurément se faire une nouvelle place de choix sur l’échiquier mouvant du marché de l’art international, il est bon de rappeler que la manifestation suissse de bâle en juin mène toujours la danse. Toutefois, les atouts remarquables de Paris, pour la « machine de guerre » de la marque Art Basel n’en restent pas moins extrêmement attractifs et une montée rapide en puissance, cette année, n’est pas à exclure. De grosses transations sont déjà pressenties en mode confidentiel estampillé « preview », « first choice » ou « top list » . Rendez-vous, dans deux jours, pour juger « dont acte » !

www.artbasel.com