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Bali, ballots…

En rappelant un des couples phares du cinéma des années 2000, Ol Parker, le réalisateur de Mamma Mia !, signe une comédie capillotractée où deux parents séparés tentent désespérément de saborder le mariage de leur fille. Contre toute attente, Ticket to Paradise finit par passer.

Ticket to Paradise ? David (George Clooney), Georgia (Julia Roberts), Lily (Kaytlin Dever), Gédé (Maxime Bouttier), sans oublier Wren (Billie Lourd), la plus drôle, sont sur un bateau…

Cela commence très vite comme une « screwball comedy ». Un couple séparé depuis des lustres, David (George Clooney) et Georgia (Julia Roberts) Cotton, assiste à la remise du diplôme de leur fille Lily (Kaitlyn Dever), une future avocate. Mais lors de ses vacances, cette dernière fait la rencontre de Gédé (Maxime Bouttier) dont elle tombe amoureuse et qu’elle souhaite rapidement épouser…

Retrouvailles aux antipodes
Cela faisait six ans, depuis le tendu Money Monster de Jodie Foster, que le tandem George Clooney/ Julia Roberts, celui de la saga Ocean’s 11 de Steven Soderbergh, n’avait pas été réuni à l’écran. Lui avait pris ses distances avec le cinéma et restant néanmoins toujours vaillamment médiatique. Elle tournait gentiment (Wonder, Ben is Back) puis s’était arrêtée. Une retraite dorée, en somme… Et puis voilà que Ticket to Paradise les ressort du placard – plutôt de leur domaine avec piscine.

Tous beaux, tout propre
D’office, soulignons le côté propret au possible de cette affaire. Tout dans Ticket to Paradise et ce qui est montré de l’Indonésie – au passage, le film a été entièrement tourné en Australie – revêt plus du fantasme de touriste globalisé que d’une quelconque réalité. Tout y est clair, net, idéalisé. Et les traditions locales, mêmes les plus abruptes, trouvent grâce aux yeux du duo de divorcés revêche et riche à millions. Cela donne un côté carte postale qui, comme la Grèce du Mamma Mia !, n’a pour ambition bien innocente de dépayser pour le prix d’une place de cinéma.

Pour ceux qui n’ont pas suivi : non, ce n’est pas une suite d’Ocean’s Eleven…

Têtes à claques
Sans trop entamer l’intrigue, ladite Lily veut épouser un « indigène »; en fait un bellâtre éco-concerné qui vend ses algues bio à travers le monde et vit dans un décor qui fit jadis la fortune de Pier Import. Ce qui déplaît fortement à ses tempétueux parents qui la préféreraient maître du Barreau à New York. S’ensuivent nombre de péripéties pour mettre à mal le mariage des deux tourtereaux. Quelques moments de nostalgie, une bonne scène de cuite, des engueulades à la régalade… Même si tout ça ressemble au final à du théâtre de Boulevard greffé à un hôtel de luxe et quelques palmiers, Ticket to Paradise se laisse regarder – et oublier – avec légèreté. Pas de révolution de palais, ni de révélation à retenir (le jeune couple d’amoureux incarné par Kaitlyn Dever et Maxime Bouttier est d’un lisse exemplaire), mais l’occasion de sourire (souvent) et de rire franchement (parfois) dans une ambiance de retrouvailles qui ravira les spectateurs quarantenaires et plus.

Dès la montée dans l’avion, George et Julia se chamaillent. Vu le prix du billet aujourd’hui, ça revient cher la prise de bec…

Pour finir, ce serait tout de même intéressant de faire voyager un jour le tout-Hollywood en classe éco dans les films. La viande en semelle, sa sauce en plâtre, les miettes du brownie qui finissent leur course entre les cuisses – surprise à l’atterrissage… Ca nous changerait en plus drôle de sièges maousses des classes affaires et du champagne à gogo !

Ticket to Paradise d’Ol Parker avec George Clooney, Julia Roberts, Kaitlyn Dever… Sortie le 5 octobre.