Recevez la newsletter

NUMÉRO EN KIOSQUE

Charles Boixel, l’assiette radieuse

Du coté de Clichy, la belle bistronomie bat son plein. Au rang des nouveaux arrivants, ce chef faisant la part belle aux sauces, aux jus et aux condiments. Une adresse-repère, qui après seulement quatre mois d’existence, affiche déjà complet !

Passer le périphérique est désormais un moment de réjouissances, surtout lorsque l’on part à l’exploration des nouvelles adresses clichoises pleines de créativité qui ont vu le jour ces derniers mois. Formé auprès des « patrons » du monde des tables étoilées (Eric Fréchon, Pierre Gagnaire, Christian Le Squer, Joël Robuchon, Philip Chronopoulos), Charles Boixel cultive ce sens inné de l’assiette soignée qui porte en elle les codes d’une restauration tournée vers « l’essence de la cuisine française ». Tenir des prix raisonnables (voir mini), voici son  objectif sur ce périmètre urbain dynamique qui concentre le nouveau TGI, les sièges et bureaux de Bic, de l’Oréal, d’Etam ou encore de G7- Rousselet.

Le Café César, a convaincu semble-t-il tout ce beau monde qui l’a pris pour repère du midi depuis son ouverture le 12 octobre dernier. En intérieur, on propose 32 couverts et sur la terrasse ( qui ouvre les beaux jours ) une quarantaine. A notre arrivée Jeanne, chef de rang, nous reçoit dans le sourire et une jovialité contagieuse. On lui fait part de notre intention de vivre la grande partition du déjeuner. On opte pour trois entrées phare à partager. Cela tombe bien car c’est tout l’esprit des lieux nous dit-on. Le pâté en croûte foie gras pistache, salades herbes fraîches est sacrément bien travaillé dans les règles de l’art. On testera, sur la partie sommelière un agréable 100% chenin floral et minéral, du Domaine Les Bergères .

Extrêmement plaisant à l’oeil.

Ce vin d’Anjou blanc, de la vallée de la Loire à Rochefort ( entre Saumur et Anger ) est fort sympathique. Dans la foulée, le ravissant carpaccio de saumon mariné à l’ail, piment et coriandre, à l’avenant nous donne la pleine mesure de l’audace tonique du chef. C’est ultra frais au palais et extrêmement plaisant à l’oeil. On nous avait parlé d’une autre entrée immanquable. On s’enquiert donc de la dite tarte croustillante aux champignons, œuf parfait, mimolette et sauce émulsion de champignons servie dans sa cassolette. En effet, cette entrée très réussie mérite d’être connue, dégustée et partagée. Sur ces deux dernières entrées, Baptiste Guegan, le cofondeur du restaurant, a construit les accords à partir d’un élégant Rully du superbe Domaine Mia, Bourgogne 100% chardonnay du coté de Nuits-Saint-Georges. On aime son nez respirant des arômes flatteurs de fleurs blanches et d’amandes. Il est désormais temps de tester la personnalité et l’exécution de deux plats qui font partie des belles références au sein du café César le midi.

On débute avec le merveilleux cabillaud, jus de moules parfumées au curry, champignons, céleri et grenailles. Sur ce plat, on remarque que le chef assure dignement la relève de la gastronomie française. C’est juste, c’est fin et c’est bon. Le Crozes-Hermitage Horizon du Vignoble De Boisseyt accompagne avec intelligence le plat. On se délecte ses arômes de cassis, violette, myrtille et réglisse de ce 100% Syrah laissant percevoir des notes de bois et de poivre noir. On reste sur ce nectar pour le plat suivant qui n’est autre que l’inimitable paleron de bœuf confit au vin rouge, carottes, lard et champignons. Un plat d’anthologie qui célèbre la saison. A l’heure des desserts, pas évident de faire un choix car les listes des délices est séduisante et régressive. On opte pour la divine tarte au chocolat et praliné cuite minute, glace vanille. C’est fou ! Impossible de lever le camp sans convoquer finalement l’affolant Montblanc, confit de myrtilles, sorbet poire qui nous confirme que le chef est un humaniste au grand cœur. En quittant les lieux, on se dit que Charles Boixel, suit le bon cap et que grâce à lui, Clichy nous réserve d’heureuses surprises ! www.cafecesar.fr