Superstar chinoise du cinéma d’action, Donnie Yen, 56 ans, a tissé des liens avec Hollywood sous pavillon Disney. Après une incursion dans l’univers Star Wars, l’acteur revient avec l’ambitieux Mulan, adaptation en prises de vues réelles du grand classique du cinéma d’animation.
Vous avez été initié très tôt aux arts martiaux par vos propres parents. Quel regard portiez-vous, jeune pratiquant, sur leurs nombreuses transpositions au cinéma ?
Disons que j’ai très vite su faire la différence entre les arts martiaux, qui étaient pour moi une philosophie de vie, et ce qu’on appelait alors les « films de kung fu ». D’ailleurs, à l’époque, jamais cela ne me serait venu à l’idée de devenir acteur un jour. Maintenant que j’en ai fait mon métier, j’essaye toujours de transmettre aux spectateurs les valeurs qui restent pour moi fondamentales : le courage, l’humilité, la noblesse dans les actes, la rédemption… Il faut quand même souligner que le cinéma d’arts martiaux est un genre très ardu. Vous devez sans cesse améliorer votre technique, trouver de nouveaux styles, saisir la moindre opportunité de vous perfectionner. Tout en peaufinant votre jeu. Et en cherchant des histoires inédites. C’est un genre très apprécié. La production est pléthorique. Il faut être sur plusieurs fronts à la fois.
Comment arrive-t-on sur une production de grand studio américain comme Mulan ?
Cela s’est fait très facilement. Je tenais énormément à faire partie du projet. L’histoire de Mulan, c’est un classique. Et puis, c’est Disney ! Avec ma fille, qui a quinze ans maintenant, nous avons dû regarder le dessin animé plus d’une centaine de fois ensemble. Autre chose importante, c’est que ce film est mis en scène par Niki Caro. Une femme. Et que Mulan a pour personnage central une héroïne. Dès que je peux soutenir la cause des femmes, je le fais. C’est une question actuelle très importante. En tant que citoyen du monde, cela signifie beaucoup pour moi autant que pour ma famille.
Vous y incarnez le commandant Tung qui introduit la jeune Mulan aux arts du combat. Étiez-vous en charge des chorégraphies martiales ?
Lorsque je suis arrivé sur le tournage, les principales chorégraphies avaient déjà été préparées en amont. Les équipes me les ont montrées et j’ai pu ainsi donner mon avis. J’étais très curieux de ce que cela allait donner, très ouvert aux différentes collaborations. J’ai profité à fond de cette expérience en me laissant totalement transporter. Le commandant Tung est aussi un personnage profond. Il y a de très belles scènes de dialogues entre lui et Mulan. Sous un aspect très strict, militaire, c’est un homme de passion avec de grandes visions intérieures.
Votre secret pour durer dans la profession ?
Anticiper les modes. Rester proche des jeunes spectateurs. S’ils s’ennuient devant un de vos films, c’est mal parti. Alors, j’essaye de rester le plus jeune possible dans ma tête et de garder une certaine ouverture d’esprit. J’écoute beaucoup mes enfants par exemple. Je prête attention à ce qui les intéresse, à ce qui les rend heureux…
La caractère patriotique voire ouvertement nationaliste des films chinois ne peut-il pas être un frein à leur exportation en Occident ?
Pas plus que pour les grands films commerciaux produits par Hollywood. Ils sont tous patriotiques. Regardez Captain America !
Mulan de Niki Caro avec Liu Yifei, Gong Li, Donnie Yen…
Disponible sur la plateforme Disney
Signature « historique » d’Edgar pour le cinéma, lecteur insatiable, collectionneur invétéré d’affiches de séries B et romancier sur le tard (Le Fantôme électrique, éd. Les Presses Littéraires).
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