La famille Farmers s’agrandit et dévoile ses prouesses culinaires dans sa cantine spacieuse de la rue Martel (Paris 10). Gens du matin ou grands épicuriens ont le choix : un petit déjeuner de roi ou un déjeuner de prince.
Partagé entre ateliers d’artistes, caves à manger et coffee shop vegan, le 10ème arrondissement croule sous les adresses branchées, et ce, tout le long du Canal Saint-Martin. Pourtant, il y en a toujours une pour sortir du lot. C’est le cas de la dernière-née du groupe Farmers, une cantine du même nom, dont la large verrière ouverte sur rue laisse, d’entrée de jeu, supposer d’une belle surface, propice à la quiétude et à la gourmandise.
La déco adopte une certaine notion d’uniformité qui raisonne avec l’esprit « barista » de la carte : banquettes pistache ou matcha et plantes vertes s’unissent à la dominante café crème du mobilier et des murs, astuce judicieuse pour mieux révéler les couleurs éclatantes des assiettes. Et qui dit cantine, dit formule du midi abordable. Ici, pour 21 euros (entrée/plat ou plat/dessert), la surprise est complète et se traduit par un vaste choix de créations saines issues d’une véritable recherche artistique.
Cuisine et poésie
Les « carottes rôties au miel et piment de Jamaïque, mimolette, radis noirs et yaourt à la noix de muscade » se lisent déjà comme un poème et la finesse de ses saveurs y répond sans mal. Le « demi magret de canard, purée de patates douces, chips de légumes et jus de viande » ravit les amateurs de cette viande délicate, ici parfaitement rosée et à la peau fondante. Une prouesse de cuisson.
Côté végétal, le « céleri rôti au tandoori, condiment céleri-noisettes, flocons d’avoine et mousseline butternut » ressemble à un jardin d’hiver, tout en textures et en saveurs saisonnières.
Les desserts, du « crémeux citron, croustillant chocolat blanc, gel d’estragon, suprême de pomelos » à la « ganache chocolat, tuile à la cannelle, feuilleté praliné » ne dérogent pas à la règle, du visuel à l’équilibre des saveurs, à l’exception du crémeux, un brin trop sucré contrairement à la ganache, parfaitement corsée et à son praliné qui rompt avec la légère amertume du chocolat noir.
La Cantine Farmers
12 rue Martel
75010 Paris
Journaliste et photographe, Charlotte partage ses bons plans food et musique, à Paris et ailleurs
Contact Instagram
