Au cœur de l’hôtel Fouquet’s Paris, ce boudoir intimiste happe par son intrigante décoration de pans de velours. L’occasion pour EDGAR de tester la table de cette institution parisienne avant d’aborder l’excitante carte des cocktails !
Voici quelques semaines que l’on ne parle que d’elle, cette boîte à bijoux qui réinvente les codes du bar de nuit au rez-de-chaussée du célèbre hôtel des Champs Elysées. C’est en effet, dans ce bar à l’ambiance feutrée, avec cheminée, que les happy few se rendent, à la nuit tombée, pour déguster quelques uns des cocktails les plus prisés du moment. On se souvient du succès du Marta-Rooftop Fouquet’s l’été dernier. Désormais, c’est paré de ses atours d’hiver aux motifs floraux, que cette « place to be » dont l’entrée se trouve au numéro 46 de l’Avenue Georges V, accueille du jeudi au samedi, de 21h à 3h du matin, les fêtards et amateurs de cocktails ultra pointus. Avant de vivre cette expérience en mixologie unique, on passe à table où les équipes de la brasserie iconique du groupe Barrière nous a réservé le plus élégant des accueils. Une ravissante coupe de champagne rosé Fouquet’s en guise de bienvenue, nous dit que cette soirée chic sera déroulera sous le signe d’une convivialité décontractée.
Pour les entrées, on nous suggère un superbe ceviche de daurade au Ponzu accompagné d’une généreuse tranche de foie gras de canard. C’est exactement ce que l’on recherche, du partage, de la fraîcheur et du réconfort. Quant à la partition sommelière, plutôt que de naviguer sur une dégustation au verre, le serveur nous propose une bouteille de leur meilleur Meursault venu tout droit de la grande Maison Champy. La robe est dorée et le nez est doté d’une belle complexité aromatique. On observe un boisé subtil finement beurré sur des notes de fruits blancs de type pêche blanche. Le choix du poisson l’emporte ensuite sur la viande et nous optons pour un subtil turbot poché sauce hollandaise et l’incontournable sole meunière. On sait que le grand Pierre Gagnaire officie ici. La clientèle livre un enthousiaste contagieux et sous les regards de célébrités capturées par Harcourt, on savoure la soirée à notre place de choix. On se surprend parfois à se resservir de la succulente purée de pommes de terre et de l’irrésistible tombée d’épinards. On renonce aux fromages mais succombe à la carte des desserts.
La remarquable tarte tatin crème crue.
Ce sera donc un 2 x 2, soyons fous, soit exactement deux desserts par invité. Pour ma part, le divin millefeuille Fouquet’s, roi de la pâtisserie de son état et un flan parisien vanille qui me laissera sans voix tant le plaisir est à son comble. A ma droite, la remarquable tarte tatin, crème crue, toute en gourmandise, illumine la table aux cotés de ce dessert-star qui délie toutes les langues : les crêpes Suzette ! Flambées sur charriot devant nous au Grand Marnier, elles sont le réceptacle, dans un esprit volage, de tous les sourires et de toutes les conversations notamment du coté de nos voisins de tablée américains. Une fois le récit et les contre-récits achevés autour de la paternité de la recette attribuée à Auguste Escoffier, on prend la direction du Marta repensé en collaboration avec le groupe Entourage Paris. Dans cette atmosphère chic et cosy, on plonge dans l’affriolante carte des cocktails où les créations (entre 20 et 25 euros) sont toutes aussi attirantes les unes que les autres.
On se plait à les nommer à haute voix. On jette notre dévolu finalement sur l’aguicheur Délirium qui nous ravit de son tir croisé mettant en réunion gin, basilic, citron vert et feuilles d’or. Une pure merveille ! Le bar tender, nous fait comprendre que tourner le dos à Lolita est le pire des affronts. Il nous fait donc vivre l’expérience, au son des notes électro du DJ endiablé, de ce nectar convoquant pisco infusé au fruit du dragon et sirop de lavande. C’est quelque chose, assurément l’une des pépites de la carte. Enfin, uniquement si l’on fait l’impasse sur le Pornstar Martini et le Amaretto Sour qui font danser les amoureux dit-on. A ne pas louper, pour les fêtards qui auraient un petit creux sur le tard, le burger du Marta, décliné en version végétarienne (29 euros avec ses French frits) par les chefs du Fouquet’s. Ici, le slogan se résume en quatre mots : Lucid dreams and short nights ! A faire sans attendre. www.hotelsbarriere.com
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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