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Majectic Barrière, une mue en mouvement

Sous sa nouvelle présidence, le cinq étoiles de légende de la Croisette entame une métamorphose en plusieurs temps. Tandis que l’architecte Isabelle Stanislas revisite l’essence de la Riviera dans les chambres et les suites, Mauro Colagreco nous régale de son génie sur le restaurant de la plage et Emanuele Balestra bouscule les codes au comptoir du bar légendaire. La palme du chic !

Ensemble, ils incarnent et assument la suite ou plutôt la relève. Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière, à la tête, depuis peu, de la holding familiale ont pour ambition de redonner vie à la grande époque du groupe et redorer son image en lui redonnant le lustre d’antan. Sous la forme d’un virage stratégique inscrit dans son temps, le tandem entend repositionner son illustre portefeuille d’hôtels et de restaurant sur le segment du prestige dans une impulsion aux tonalités contemporaines. Nous avons donc déposé nos valises au Majestic pour constater cette mue, à l’oeuvre,  aux allures de renouveau « nouvelle génération ». Pour rappel, le cinq étoiles, jouissant du plus bel emplacement face au Palais des Festivals, a connu de nombreuses extensions au fil du temps avec la naissance, en 2010, de son impressionnante deuxième aile tout en soignant et revisitant ses décors durant quatre longues années et en étant toujours partie prenante des grands rendez-vous médiatiques de Cannes avec ses incontournables congrès et évènements de très grande ampleur : Cannes Lions, Cannes Série, Tax Free World Exhibition, NRJ Music Awards… Pour son nouvel habillage intérieur et la rénovation en cours des Suites et Chambres, le cinq étoiles cannois s’est offert la signature d’Isabelle Stanislas (qui s’est distinguée dans des projets antérieurs pour Cartier, Céline, Hermès et le Mobilier National qui lui a confié le relooking de la salle des fêtes du Palais de l’Elysée). Les touches apaisantes bleutées et orangées, à l’humeur agréablement nautique, déclinant les plaisantes nuances du style Riviera, qu’elle injecte de-ci de-là, avec parcimonie, tempèrent admirablement l’effervescence de la Croisette. C’est très réussi.

Devant nous, quelques yachts impassibles, les premiers massifs de l’Esterel et ces éternels palmiers joyeusement échevelés se découpant sur un panorama azur en technicolor. Nous avons parcouru, en priorité lors de notre séjour, le Penthouse Majestic, cet appartement exceptionnel de 450 m2 disposant d’une terrasse privée de 150m2 permettant de contempler au firmanent la baie au plus près des étoiles depuis sa piscine de 11 m de long. Sur les sept étages, on compte actuellement 263 chambres, 86 suites (dont 8 suits d’exception) mais aussi une élégante cinématèque de 35 places. Les 2500 photos de stars irradiant les murs et cultivant la légende, sans pour autant céder à la nostalgie, offrent ici une vibration toute particulière dans cette rénovation méticuleuse se poursuivant sous ce nouveau souffle où la légèreté de la vie sur le Riviera accompagne une puissance sereine qui n’intimide pas mais au contraire dorlote le client et le voyageur. L’écrin et phénix, bientôt centenaire, embrasse, à bras-le-corps, la basse comme la haute saison, dans ses nouvelles teintes claires intérieures en faisant progressivement peau neuve.

Jonction entre le monde de l’olfactif et la sphère du gustatif.

Nous avions inscrit, au coeur de notre riche programme « pépites gastro sur la Croisette », deux priorités :  la nouvelle adresse du moment Zuma (au sein du convoité Palm Beach, ce restaurant japonais contemporain a le vent en poupe, tout comme le très glamour Nammos) mais surtout l’expérience de la carte signée par le grand Mauro Colagreco qui fait la démonstration de sa vision, aux accents italo-argentins, sur la plage du Majestic au sein du vibrant Bfire by Mauro Colagreco. Le chef, triplement étoilé au Guide Michelin, et ayant obtenu la première place au classement mondial The World’s 50 Best Restaurants 2019, fait la part belle à des assiettes de partage via de beaux produits de saisons et  un mode de cuisson au feu de bois maîtrisé dont il a seul le secret. Et nous ferons probablement, autant que faire se peut, un rapide crochet du coté de Menton pour tester son restaurant Mirazur, à flanc de colline. A noter, que les partitions festives, toutes en fraîcheur de Paradiso et de Mademoiselle Gray (restaurant de la plage Barrière Le Gray d’Albion) remportent actuellement un franc succès avec leurs nouvelles cartes tournées vers des plats satellites en îlots à partager. A mi-journée, nous sommes invités (quelle heureuse surprise) à découvrir, chose rarissime, les jardins aromatiques et les ruches suspendus au sommet de l’hôtel. Depuis les toits, nous plongeons dans l’univers fascinant d’Emanuele Balestra, considéré comme l’un des meilleurs bartenders de la planète qui fait la jonction entre le monde de l’olfactif et la sphère du gustatif. Au niveau des toits, en toute confidentialité, nous plongeons dans la bulle de senteurs des soixante dix espèces de plantes qui serviront à élaborer ( après passage, quelques étages plus bas, dans le laboratoire  doté d’un machine à ultrasons pour une distillation à basse pression) les fameux « parfums comestibles » du mixologue que ce dernier pulvérise sur une sélection de cocktails du Bar du Fouquet’s Cannes. C’est ici, dit-on, que tout se passe… En effet, on apprendra, au fil de notre merveilleuse dégustation, que la plage du Majestic sera revue entièrement cet hiver.

Une actualité de taille, confirmant que le Majestic voit les choses en grand pour mieux surprendre ses fidèles hôtes de choix. L’objectif ? Se tourner confiant vers l’avenir, sur le chemin de la croissance, dans un changement de style assumé et ambitieux. On ne quitte pas les lieux sans explorer le Spa Diane Barrière et son espace de soins en collaboration avec Balmain, Biologique Recherche et KOS afin de restaurer et élever, sous des mains expertes, le corps et l’esprit. Ce moment fut, qu’on se le dise, particulièrement bénéfique et appréciable, à quelques heures du départ. Dans le lobby, à l’heure des adieux, on ne peut s’empêcher de penser que, derrière cette architecture flamboyante, il y a les plans de l’architecte  virtuose Théo Petit, celui même qui imagina Le Normandie à Deauville dans sa silhouette et son aura unique si singulière. Dans la limousine qui nous conduit à l’aéroport, nous ne pouvons réprimer ce flots de pensées fugaces, allant d’une part pour le réalisateur Morgan Simon lauréat cette année, du Prix de la Fondation Barrière. Mais aussi, plus étrangement, pour le peintre Pierre Bonnard, en passant par le Cannet, où il vécut jusqu’à ces vieux jours. Mieux que personne, il sut qualifier et traduire, entre espaces, profondeur et compositions, le pouvoir irréductible et éblouissant de la Côte d’Azur ! www.hotelsbarriere.com

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