Série Horlogerie 3.0 (4). Comme en atteste l’émergence de nouveaux acteurs, l’horlogerie se porte bien. En marge des maisons de prestige à la santé florissante qui occupent le devant de la scène et qui attirent tous les projecteurs, telles Rolex, Patek Philippe, Cartier, Audemars Piguet, Omega, Richard Mille ou Vacheron Constantin, de nouvelles marques apparaissent.
Sous l’impulsion de jeunes entrepreneurs à l’imagination fertile qui osent se lancer dans l’aventure, le paysage horloger s’enrichit de nouveautés mais aussi de marques oubliées qu’ils relancent, pour un voyage dans le temps.
C’est le cas de Nivada Grenchen, fondée par Jacob Schneider en 1926 à Granges en Suisse alémanique. Déjà avant-gardiste dans les années 30, Nivada Grenchen figurait parmi les premières entreprises à fabriquer des montres automatiques. Toujours à la pointe de l’innovation, elle lance en 1963, la première montre chronomaster, un chronographe étanche jusqu’à 200 mètres.
Mais après les années 70, la marque sombre dans l’oubli, avant de renaître en 2018, grâce à Guillaume Laidet, CEO de Nivada Grenchen. Passionné d’horlogerie, Guillaume Laidet revisite les modèles emblématiques de la marque historique, à l’aune d’un éclairage contemporain.
La première montre en Antarctique
En 1950, l’amiral Richard E.Byrd, qui était alors l’explorateur polaire responsable de l’opération Deep Freeze I en Antarctique, portait à son poignet une Nivada Grenchen, 3 aiguilles. Robuste, résistante aux chocs et antimagnétique, l’Antarctic était la réponse horlogère de l’époque aux conditions extrêmes auxquelles étaient soumis les militaires, sur une base en Antarctique.
Aujourd’hui, la Nivada Antarctic 35 mm de diamètre, correspond à la recherche de sobriété actuelle, relevée d’un twist vintage. Avec son boîtier de 35 mm, la taille courante à l’époque, elle est convoitée par les amateurs d’élégance.
Pour Guillaume Laidet « la recette de Nivada consiste à rééditer des modèles historiques dans le respect des cotes et des codes vintages », à l’instar d’un remontage manuel Landeron 21, qui assure une réserve de marche de 36 heures.
Un esprit vintage gardé intact
Dans sa boîte en acier aux finitions travaillées, l’Antarctic se distingue par son cadran, réalisé en trois couleurs, noir, blanc et coquille d’œuf. Il est doté d’index en acier appliqués en pointes de flèches, ou « glaçons facettés », tandis que des chiffres de style Art déco sont situés à 12, 9, 6 et 3 heures. Des lignes luminescentes courbes et orangées sont peintes sur le bord extérieur de chaque repère, au lieu des points luminescents habituels. Le cadran, signé Nivada Grenchen sous le 12, et Antarctic au-dessus du 6, est animé par des aiguilles de style Dauphine, recouvertes d’une bande luminescente. La longue trotteuse en acier bleui ajoute son allure éffilée à la beauté du cadran. Le fond embossé est orné d’un pingouin sur un médaillon doré, comme sur la pièce d’origine.
Avec sa silhouette raffinée et discrète, tout l’esprit des années 50 se retrouve dans cette montre pleine de charme.
La nouvelle Antarctic 35mm est disponible en précommande à 850€ : www.nivadagrenchenofficial.com
Spécialiste de l’horlogerie et de la joaillerie, journaliste, passionnée par la transmission du luxe, Nathalie Koelsch pose un autre regard sur ces métiers d’émotion et de création.