Ouverte il y a deux ans, cette adresse qui propose une cuisine parfumée venue de la Botte, affiche chaque jour complet. Une authentique escapade culinaire qui vaut le détour.
Rares sont les adresses tournées vers le « made in Italy » qui proposent des dégustations d’huiles d’olive de ce niveau là. Ici, la palette de vingt références, se découvrant avec la focaccia maison, attire une communauté de gourmets qui apprécient les découvertes régulières autour de ces dégradés aromatiques et aqueux, tout en nuances de verts et d’amers, à l’arrière du palais. On voyage ici de la Sicile au Piémont en passant par les Pouilles, au gré de plats surprenants et des vins pointus que nous réservent l’un des trois fondateurs Nicolas Pouget ( accompagné de Stéphane Actis et de Franck Scoccimarro ) et le chef Luigi Iannone.
Divinement accueillis par Sarah, nous débutons notre dégustation avec un triptyque de choix. Un élégant carpaccio de poulpe à l’huile citronnée jeunes pousses et Cédrat nous ouvre l’appétit. Le second antipasti est tout aussi réjouissant. Des fines tranches de noix de veau, mayonnaise au thon et câpres offrent une vision terre-mer des plus intéressantes. Pourquoi pas tester, se dit-on, les noix de Saint Jacques crème de Burrata et Spianata piquante. Sarah nous a suggéré, pour l’accord mets&vins un ravissant vin du Frioul équilibré et aux notes de fleurs ainsi qu’un beau nectar du Piémont. Ces deux « pépites » italiennes, servies avec le sourire, font frémir les papilles. Quand arrive l’étape de « Pasta e Risotti », notre choix est vite vu. Ce sera dans un premier temps, les incontournables Paccheri aux langoustines qui sont, rappelons-le, traditionnellement originaires de Naples.
L’amour des beaux produits.
On pense alors, en savourant un vin aux tanins légers de l’Etna, au parcours du chef passé par l’hôtel II Santavenere (Maratea) et le Gritti Palace où il a secondé le chef Daniele Turco. Quand se présente à nous, « le secondi » on fait l’expérience d’un magnifique foie de veau à la Vénitienne, polenta croustillante à la truffe. Au verre, on se délecte d’un superbe vin des Pouilles aux notes de fruits confits. Tout exprime ici l’amour des beaux produits dans un savant mélange d’humilité et de simplicité portant l’essence du terroir transalpin.
A l’heure du dessert, on n’échappe pas aux fondamentaux et on opte donc pour d’indécente panna cotta à la pistache, sauce au caramel et cerise griotte dont on chante encore les louanges. Un moment d’anthologie. Ensuite, l’extatique cannolo Sicilien à la Riccota et pistache, sauce à l’orange nous propulse dans des terres ensoleillées et des paysages éclatants. On comprend pourquoi les habitués du quartier ont fait de cette folie douce leur dessert « coup de coeur ». En quittant les lieux, on se dit que cette adresse réconfortante, au cadre lumineux, sort vraiment de l’ordinaire. Et vit sa meilleure vie en cultivant une énergie propice à nous faire vivre l’ « Italie à Paris » de la plus charmante des manières. A faire sans trainer ! www.piccolinoparigi.fr
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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