Recevez la newsletter

NUMÉRO EN KIOSQUE

Promenade automnale au restaurant Nectar

Maison Mère, le cocon douillet de la discrète rue Mayran (Paris 9ème) abrite son restaurant Nectar, un concentré de douceur et de nature où il fait bon butiner les sublimes créations automnales du jeune chef Aurélien.

Chez Nectar, l’esprit vagabonde à travers les forêts d’automne où champignons et feuilles rousses tapissent le sol humide et dispersent une odeur délicieusement boisée. Le palais se délecte du fruit de cette balade champêtre, que le chef Aurélien parvient à sublimer, dans une mise en scène saisonnière, grâce à sa sensibilité et son amour du bon produit.

Dans cette atmosphère tamisée et « Arty », la signature olfactive de Maison Mère, fragrance réconfortante de miel, embrasse subtilement les effluves gourmandes s’échappant des cuisines et tous les sens se libèrent. Qu’il pleuve ou qu’il vente dehors, Nectar réconcilie avec les humeurs souvent capricieuses de l’automne et sa cuisine en est la quintessence.

Le midi, le chef tient à réchauffer nos cœurs d’un velouté Dubarry, mariage de choux fleurs et de crème fraiche, une palette de couleurs chaudes offertes par les condiments, le tout soigneusement présenté dans une belle assiette en grès.

Dans la sardine fumée et son pesto d’herbes, le végétal s’empare librement d’une touche iodée. Le plat fait honneur à d’autres trésors de la nature, récoltés à travers champs et forêts : champignons ou jeunes pousses, autour d’une tourte au cochon finement haché ou d’une semoule aux légumes façon tagine, relevée de menthe et de coriandre, noisettes et épices telles que la cannelle, son avant-goût hivernal et son véritable contraste sucré/salé, oeuvrant comme un prédessert.

D’ailleurs, que le chef eut prévu le coup ou non, les transitions sont maitrisées. Le pressé de pommes et crème de pain, peu sucré en proportion, ne pouvait mieux tomber après un tel plat et répond à un jeu de textures ô combien pertinent avec un rappel de l’ingrédient-roi, le miel, en surface, pour la note caramélisée unie au croustillant du muesli. Par ailleurs, la belle sélection de fromages est une alternative tout aussi favorable à cette quête d’équilibre, tout comme les cocktails étanchent notre soif du juste dosage.

Inspirés par le chef barman, ils sont une religion au sein de cette ruche d’épicuriens. En témoignent leurs noms sacrés : relique sucrée, écran béni, et partagent une essence commune avec le reste de la carte. Celle de rompre le péché de la gourmandise.

 

Nectar 

Hôtel Maison mère, 7 Rue Mayran, 75009 Paris

Menu midi entrée/plat/dessert : 24 euros

Entrée/plat ou plat/dessert : 19 euros