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Qatar : l’Art à grande échelle

Les Musées du Qatar ont dévoilé une série d’œuvres XXL d’artistes de renommée internationale à destination de la région la plus septentrionale du pays. Ces œuvres saisissantes ont été installées dans les espaces publics majeurs du pays, de l’aéroport international Hamad au très animé Souq Waqif. Pour être dans les temps en vue de la Coupe du Monde de la FIFA qui débute 20 novembre prochain ! 

Aussi attendues que spectaculaires, les oeuvres détonnantes des artistes Olafur Eliasson, Simone Fattal et Ernesto Neto ont trouvé bonne place dans le désert qatari à l’extérieur des célèbres sites patrimoniaux d’Al Zubarah et d’Ain Mohamme. Elles rejoignent plus de 100 œuvres que les musées du Qatar ont installées dans les espaces publics du pays qui attend près prochainement 1,5 million de visiteurs pour la Coupe du Monde de football. Dans le cadre de « Qatar Creates » – le mouvement culturel national qui organise, promeut et célèbre la diversité des activités culturelles au Qatar tout au long de l’année – ces installations permanentes attrape-regards rendent hommage à des sites historiques  comme Al Zubarah (un site du patrimoine mondial de l’UNESCO préservé et renvoyant l’histoire fascinante du commerce des perles) et le village d’Ain Muhammad. Baptisée « Ombres voyageant sur la mer du jour » (2022) l’oeuvre de d’Olafur Eliasson poursuit l’exploration de longue date de l’artiste islando-danois tourné vers l’interaction entre la perception humaine et l’univers de la nature.

Elle comprend vingt abris circulaires en miroir, trois anneaux simples et deux anneaux doubles qui sont positionnés selon les axes d’un motif symétrique en quintuple. Les dix abris au centre forment un pentagramme ou une étoile à cinq branches. A noter que les principes sous-jacents à ces tels modèles de formes ont été récemment découverts par des mathématiciens occidentaux qui se sont penchés sur des conceptions sophistiquées trouvées dans les cultures islamiques à l’époque médiévale. L’oeuvre se présente comme une invitation à se r esynchroniser avec la planète. C’est également une célébration de tout ce qui se trouve et se déplace à travers le site désertique au nord de Doha au moment de visites : les animaux, les plantes et les êtres humains via de histoires, des traditions et des artefacts culturels faisant appel au vent, à la lumière du soleil et à l’air.

Des œuvres liées à l’histoire du pays.

Au contact de l’installation et en regardant du dessous en effet miroir, le sable enveloppe le visiteur, ainsi que toute autre personne partageant l’espace : « C’est une sorte de vérification de votre connexion au sol. Les miroirs connectent et perfectionnent ce qui est physiquement distinct et partiel, reliant l’environnement réel à l’espace réfléchi et créant une mer d’interconnexions. L’oscillation de votre regard, ainsi que le mouvement de votre corps, peuvent amplifier votre sentiment de présence, tandis que les structures courbes semblent se dématérialiser, devenant un paysage culturel naturel. » La seconde œuvre « Maqam I, Maqam II, Maqam III » (2021) de l’artiste libanaise Simone Fattal se présente, elle, ous la forme de trois sculptures monumentales qui semblent être des repères géographiques à travers une forme multiple pouvant être perçue comme une dune, une construction ou encore une tente.

La force de ce projet ? Toutes ces formes, à la fois naturelles et artificielles, sont profondément liées aux archétypes du paysage et à l’histoire du Qatar. Simone Fattal livre cette explication : «Réalisées en Bretagne en granit bleu, les sculptures sont surtout là pour faire semblant, faire un double regard : Sont-elles des pyramides d’autrefois ? Sont-elles des tentes fixées ici depuis longtemps ? Elles sont tous les deux. Elles offriront un abri au passant, et parleront à l’imagination, car elles représentent une image composite de ce que nous nous attendons à trouver dans le désert ». Enfin, l’installation immersive de l’artiste brésilien Ernesto Neto, Slug Turtle, TemplEarth (2022 se veut un chant pour la Terre et rend hommage à l’environnement naturel en créant un espace de méditation, de réflexion et de communion entre les visiteurs et l’esprit du désert. Cette structure est composée de 8 cages de but de football dans un anneau octogonal, et accueille en son centre une sculpture de globe terrestre en céramique entourée d’une vaste surface en filet blanc au crochet. En parallèle de ces trois nouvelles installations, les espaces publics du pays seront transformés en une vaste expérience de musée d’art en plein air avec des œuvres soignées Jeff Koons, Ugo Rondinone, KAWS, Yayoi Kusama, Katharina Fritsch, Peter Fischli & David Weiss, Suki Seokyeong Kang, Shilpa Gupta, Shezad Dawood, Shua’a Ali, Faraj Daham, Shouq Al Mana, Monira Al Qadiri et Salman Al Malek… Un vaste programme qui n’est pas sans rappeler que le Qatar est devenu l’un des premiers pays du Golfe à créer un programme complet d’art public contemporain !