Suite à la pandémie et aux différentes restrictions de circulation entre les pays, les hôtels parisiens affichent malheureusement une fréquentation en baisse. L’occasion donc de se faire plaisir en s’offrant un séjour dans la capitale pour découvrir ses expositions, ses restaurants, mais aussi quelques hôtels flambants neufs ou encore confidentiels. Sélection de pépites hôtelières qui font rayonner la Ville Lumière.
Quartier des Champs-Élysées
Adresse centenaire emblématique du Triangle d’Or parisien, l’hôtel Grand Powers s’offrait en 2019 une complète métamorphose. Chargés de rendre à l’établissement sa superbe d’antan, les architectes Bastie-Behzadi de l’agence Artefak et la décoratrice Cathy Crinon se sont attachés à préserver l’héritage Art Déco de l’hôtel, tout en y injectant les codes contemporains de l’art de vivre parisien. Derrière sa somptueuse façade haussmannienne, le Grand Powers dissimule 50 chambres décorées avec goût, où se côtoient sols marbrés, boiseries laquées et éléments de décoration en laiton brossé. Une immersion dans le Paris des années 20, à ponctuer d’un cocktail dans le décor feutré du café 52 niché au rez-de-chaussée du bâtiment. Voilà un très bel hôtel proche des Champs-Elysées et de l’avenue Montaigne.
Installé rue de Ponthieu, au sein d’un immeuble construit en 1850 puis surélevé dans les années 20, l’Hôtel du Rond-Point des Champs-Élysées s’impose comme une bulle d’élégance et de sérénité dans l’effervescence du quartier. Propriété de la famille Vuitton, il a fait l’objet d’importants travaux de rénovation en 2018, sous l’impulsion de Dimorestudio. Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis dans un élégant lobby habillé de marbre et de fauteuils en velours vert, qui laisse deviner l’atmosphère intimiste qui règne au sein de l’établissement. Si ses 36 chambres ne manquent pas de faire impression grâce à leur décoration ponctuée de clins d’œil aux années 20, la véritable surprise de l’hôtel se trouve au sous-sol. C’est là que se dissimule une piscine intérieure de 13 mètres de long – belle prouesse en plein Paris – où s’adonner à quelques longueurs après une journée de découvertes.
www.paris-hotel-rondpoint-champselysees.com
Si les hôtels qui entourent le quartier des Champs-Élysées affichent le plus souvent un luxe cossu, l’hôtel Pley joue pour sa part la carte de la dualité entre modernité branchée et inspirations vintages assumées. Fraichement inauguré au mois de mai dernier, l’établissement dévoilait un concept articulé autour de l’univers de la radiophonie, indissociable de l’histoire du 8ème arrondissement de Paris. À cet égard, on retrouve partout dans l’hôtel des œuvres signées par l’artiste contemporain Julien Nédélec, mais aussi des photos d’archives, des objets chinés et des affiches rétro, tous en rapport avec l’univers de la radio. Un esprit espiègle et contemporain qui s’amplifie au restaurant le Pleyground, où l’on déguste cocktails signature et viandes d’exception de la maison Bouchard. En été, direction le toit de l’hôtel, pour s’offrir une petite pause ensoleillée en profitant de la vue sur la Tour Eiffel.
Quartier des Invalides
Niché dans une paisible rue du 7ème arrondissement parisien, le 5 Codet prend place au sein d’un ancien central de France Télécom des années 30, aux accents de vaisseau Art Déco. Sous la houlette de l’architecte star Jean-Philippe Nuel, l’édifice se mue en hôtel 5 étoiles à la déco ultra-léchée, qui s’émancipe des codes traditionnels de l’hôtellerie de luxe. Les chambres prennent ainsi des airs de lofts new-yorkais, ponctuées d’œuvres d’art signées Christian Bassot, Véronique Durruty, Christophe Dugied ou encore Caroline Touzet. Mené par David Maroleau, le restaurant Chiquette (qui doit son nom à un roman de Louis Codet) propose aux voyageurs comme aux parisiens un tour du monde gourmand, grâce à une cuisine fusion qui nous transporte sur tous les continents. À déguster dans l’atmosphère végétale et feutrée du patio de l’établissement.
Adossé à l’esplanade des Invalides, le Narcisse Blanc livre un vibrant hommage à l’art de vivre parisien. Son nom ? Il le tient de Cléo de Mérode, muse de Klimt, de Nadar, de Proust ou de Lautrec, qui incarna en son temps la figure de la « Parisienne » de par le monde, et que le compositeur Reynaldho Hahn surnommait affectueusement “joli petit narcisse”. Une aura empreinte d’une élégance bourgeoise mais jamais clichée, interprétée à travers la palette de nuances poudrées, les matières veloutées et les moulures ouvragées qui habillent les 37 chambres de l’établissement. Refuge chic pour les amoureux en quête d’intimité, le Narcisse Blanc se fait aussi le décor idéal d’un diner romantique au restaurant Cléo, la table gastronomique du Chef Bruno Aubin.
Quartier du Louvre
Outre le prestige qui auréole son nom, le Grand Hôtel du Palais Royal possède l’une des situations parmi les plus enviées de l’hôtellerie parisienne. En effet, rares sont les hôtels qui peuvent se targuer de faire face au jardin du Palais Royal, et d’offrir un accès immédiat au Louvre et ses pyramides. Une localisation d’exception, évoquée en filigrane tout au long de l’hôtel à travers les bustes, les moulures et les gravures qui s’offrent aux visiteurs dans les chambres et les espaces communs, grâce à une décoration muséale signée Pierre-Yves Rochon. Mention très bien également pour l’espace beauté et bien-être logé au sous-sol, dans lequel on retrouve un hammam, des cabines de soins Carita, un salon de coiffure ainsi qu’une salle de sport.
www.grandhoteldupalaisroyal.com
Déployé sur les six étages d’un bel immeuble haussmannien de l’avenue de l’Opéra, à deux pas du Louvre et du Jardin du Palais Royal, le Nolinski fait le pari de la grandeur et d’une décadence mesurée. Une prouesse que l’on doit au décorateur Jean-Louis Deniot, qui inscrit l’identité du Nolinski à mi-chemin entre l’appartement de collectionneur et le club privé, à grand renfort de marbre de Carrare, de laiton, de béton ciré et de camaïeux de couleur discrets. Avant de rejoindre sa chambre, on ne manque pas de faire un saut au spa La Colline de l’établissement pour couler quelques brasses dans sa piscine de 16 mètres, puis de tester les cocktails signature de la maison dans le décor chicissime du Grand Salon.
Quartier des Grands Magasins
Quatrième écrin parisien du groupe Maisons Albar, à qui l’on doit également l’Imperator de Nîmes et le Monumental Palace de Porto, Maisons Albar Vendome prend ses quartiers au sein du Lyon d’Or, ancienne brasserie et cabaret emblématique du Paris du 20ème siècle. Si la façade historique de l’adresse a été conservée, l’intérieur cultive un luxe discret, glissant çà et là un clin d’œil espiègle à l’héritage joaillier du quartier. Doté de 51 chambres et suites, d’un spa Carita et d’une piscine intérieure, l’établissement inaugurait dernièrement son restaurant Yakuza mené par Olivier Da Costa. L’occasion de se laisser tenter par la cuisine fusion du Chef portugais, qui conjugue habilement les grands classiques de la gastronomie japonaise avec les saveurs venues de la méditerranée et d’ailleurs…
www.maison-albar-hotels-le-vendome.com
Pour se plonger dans le bouillonnement de la vie parisienne, direction la rue de Trévise, située à distance égale entre les Grands Boulevards, Montmartre et Pigalle. C’est ici que se trouve le Petit Lafayette, un boutique-hôtel au cachet typiquement parisien, mais néanmoins préservé du tumulte de la capitale. Au sein de ses 26 chambres et suites règne ainsi un calme olympien, qui invite instantanément à la relaxation après une journée riche en explorations. Si l’hôtel ne dispose pas de restaurant à proprement parler, les visiteurs peuvent cependant profiter d’un copieux petit-déjeuner, servi en chambre ou dans la salle à manger, et de petits plats présentés en bocaux, à commander auprès du room-service.
Pigalle
Nul hédoniste ne saurait visiter Paris sans une escale plus ou moins canaille dans le quartier de Pigalle. Située dans un ancien hôtel ayant abrité une école de jeunes filles puis une maison de plaisirs, la Maison Souquet se fait l’emblème du renouveau branché de So-Pi (comprenez « South Pigalle »). Dès l’entrée, la décoration imaginée par Jacques Garcia laisse pantois : tout n’est qu’exotisme, luxe et volupté. Boiseries anciennes, lustre en verre de Murano, murs tendus de velours, mobilier chiné, mosaïques, tissus opulents et imprimés chatoyants… Le décor témoigne du goût affirmé du Paris bourgeois d’antan pour le faste et l’ostentation, réinterprété avec harmonie dans les chambres, le bar et les salons. Un lieu véritablement à part, qui s’est peu à peu imposé comme une adresse incontournable tant aux yeux des parisiens que des visiteurs étrangers.
Fruit du travail conjoint de Thierry Costes, Emmanuel Delavenne et André Saraiva, l’hôtel Amour rend un hommage branché à l’ADN sulfureux du quartier. Derrière sa façade rose tendre illuminée des lettres AMOUR en néon rouge, l’établissement accueille pêle-mêle artistes, touristes, « fashion people » ou amoureux transis venus s’offrir une échappée fougueuse dans la ville de l’amour. Outre ses 29 chambres et suites, richement décorées et garnies de meubles chinés, l’adresse tire son épingle du jeu grâce à son restaurant aux accents de bistrot rétro et au patio exotique qui lui est accolé. Un hot-spot de la vie parisienne, où l’on se retrouve pour diner, boire un verre ou bruncher le week-end.
Père Lachaise
Loin du Triangle d’Or et des attractions touristiques parisiennes, c’est à deux pas du Père Lachaise que Mama Shelter avait choisi d’implanter son premier-né il y a quelques années de cela. Depuis, la chaîne française décline à Marseille, à Londres, à Los Angeles et bientôt à Lisbonne et à Dubaï le concept qui a fait son succès : un ADN branché, convivial et original, qui s’émancipe aussi bien de codes de l’hôtellerie de luxe que de l’hôtellerie d’affaires. Une identité hybride, qui séduit aussi bien les citadins que les touristes urbains, en quête d’un refuge singulier où séjourner. On notera également la présence d’un restaurant, emblématique de l’univers Mama, et d’un rooftop où siroter des cocktails autour d’une planche à partager, en profitant de la vue sur les toits de Paris.
16ème arrondissement
Second projet parisien du groupe Evok après le Nolinski, c’est dans le 16ème arrondissement que l’hôtelier a choisi d’installer le Brach. Une localisation qui nécessitait une table à la hauteur de son prestige, et que le groupe a confié à Adam Bentalha (Ritz, Shangri-La, Royal Monceau, Prince de Galles). On y déguste une cuisine ensoleillée, inspirée par les origines méditerranéennes du Chef né à Constantine : mezzés en tous genres, fregola sarda en paëlla au poulpe grillé, ou encore filet de bœuf maturé et sa mozzarella au labneh. Du côté de l’hôtel, c’est Philippe Starck qui a été chargé de réinventer l’ancien tri postal des années 70 au sein duquel le Brach a élu domicile, afin de révéler une nouvelle facette arty et branchée du très huppé 16ème arrondissement…
Installé rue Geuze, à quelques enjambées du Trocadéro, le Plaza Tour Eiffel jouit de l’une des localisations les plus convoitées de la capitale. Après d’importants travaux de rénovation, l’établissement dévoilait au mois de juin dernier un nouveau visage, à l’équilibre parfait entre confort et modernité, twisté d’un soupçon d’esprit arty. On aime tout particulièrement l’alliance du mobilier en bois clair, des fauteuils en velours et rotin, et des rideaux et coussins ornés d’imprimés solaires et réjouissants. Doté d’un spa Thalgo, d’une salle de fitness, d’un bar lounge et d’un salon baigné de lumière où profiter d’un copieux petit-déjeuner, le Plaza Tour Eiffel s’impose comme une destination de choix pour découvrir le 16ème arrondissement en immersion.
Marais-République
Après le Nolinski et le Brach, le groupe Evok dévoilait en 2019 le troisième volet de son épopée parisienne avec l’ouverture du Sinner, alors largement relayée sur les réseaux sociaux. Il faut dire que l’établissement a de quoi faire parler, et susciter la curiosité… Inspiré des codes cléricaux, le Sinner joue la carte de l’humour et de l’espièglerie pour faire sourire les pêcheurs en pèlerinage à Paris. Ainsi, le business-center se mue en confessionnal, la boutique de l’hôtel en crypte mystique, tandis que les chambres et les espaces communs s’habillent tour à tour de vitraux monastiques et d’illustrations érotiques. Et pour les hôtes qui souhaiteraient se sustenter après une journée passée à fauter, direction le restaurant en sous-sol pour une expérience culinaire qui invite à toutes les aventures…
Avec ses papiers peints à motifs végétaux, ses fauteuils tendus de velours, ses mosaïques de marbre et sa déco qu’une Madeleine Castaing n’aurait pas reniée, le Providence s’impose comme l’une des adresses les plus désirables – et instagrammables – de la capitale. Niché rue René Boulanger, à quelques encablures des théâtres historiques du quartier Saint-Martin, l’établissement tire son épingle du jeu grâce à son design chic et rétro, décliné jusque dans les plus infimes détails. À titre d’exemple, chaque chambre se voit ainsi dotée d’un bar conçu sur le modèle des vieux comptoirs parisiens, avec fabrique à glaçons, clayettes en hêtre et galerie Rennotte… Un parti-pris qui se décline dans le salon feutré qui accueille le restaurant, où l’on déguste près de la cheminée des mets tour à tour classiques ou plus travaillés.