Le magnifique musée Carnavalet, dans le quartier du Marais à Paris, est une grande partie de l’histoire de Paris et, sa rénovation, toute une histoire. Quatre ans de plans, de réflexion, de travaux, menés par Chatillon Architectes associé à Sn@ghette et l’agence Nathalie Crinière. Le mot d’ordre pour l’accueil des premiers visiteurs le 29 mai dernier « tout renouveler, sans rien changer ».
Il s’agissait ainsi de redécouvrir certains volumes, rouvrir des fenêtres, remettre le bâtiment aux normes, le rendre accessible, créer un nouveau parcours de visite, et donner une touche contemporaine à l’ensemble grâce à de nouveaux aménagements, le tout sans rien dénaturer.
Les quelque 3 800 œuvres exposées, (sur les 625 000 que comporte la collection), trouvent désormais leur place au sein d’un parcours cohérent, pour la première fois chronologique.
Le musée Carnavalet ouvre ses portes en 1880, au moment des bouleversements urbains occasionnés par les grands chantiers du baron Haussmann. L’architecture composite du musée comprend deux hôtels particuliers, l’Hôtel Carnavalet et l’Hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau.
« Le musée Carnavalet n’est pas un monument, c’est une petite ville, ou plutôt un écosystème avec ses stratifications, sa faune de sculpture, sa flore de peinture, c’est un marais dans le Marais… On y intervient sur la pointe des pieds, sans rien déraciner, sans rien remuer, avec la délicatesse d’un botaniste. L’enjeu était de tout renouveler sans rien changer », explique l’architecte François Chatillon.
Le musée retrouve son entrée d’origine, située au 23, rue de Sévigné, ouvrant l’accès au bâtiment le plus ancien de tout le musée : l’Hôtel de Lignéris. Les différences de hauteur de plancher ont créé un enjeu de taille. mais Chatillon Architectes est parvenu à rendre le site accessible en quasi-totalité, via la création de cinq ascenseurs, de deux élévateurs ainsi que des rampes installées dans les galeries de circulation, dans les étages et dans les jardins.
De nouvelles salles ont fait leur apparition, au rez-de-chaussée tout comme au sous-sol, auparavant inaccessible au public, où les collections archéologiques profitent dorénavant d’un nouvel écrin d’exception.