Pour continuer dans la série cinéphile chère à Edgar, quatre films policier qui en ont dans le coffre. Du sang, de la sueur et des armes, le tout disponible en un clic sur internet.
La Balance (1982)
Alors que son principal indicateur vient d’être abattu, le retors inspecteur Palouzi (Richard Berry) cherche à manipuler un voyou minable, André Laffont (Philippe Léotard), afin de faire tomber le caïd Roger Massina (Maurice Ronet)…
Enquête violente et amorale dans le Paris « métissé » des toutes fraîches années Mitterrand, La Balance de Bob Swaim connaît en son temps un immense succès, allant jusqu’à récolter trois César. Politiquement incorrect à souhait, accueilli très vertement par la critique « prescriptrice » (un film « proprement navrant » selon Les Cahiers du cinéma), ce polar français reste unique en son genre : rapide, violent et brut, sans concession aucune dans sa peinture du « mitan » contemporain. Le générique nerveux est signé Boris Bergman, parolier de feu Alain Bashung.
Milan Calibre 9 (1972)
À sa sortie de prison, le laconique Ugo Piazza (Gastone Moschin) est harcelé par l’homme de main Rocco Musco (Mario Adorf). Ce dernier est bien décidé à récupérer un magot que Piazza est suspecté d’avoir volé et caché…
Maître du néo-polar, Fernando di Leo adapte une nouvelle de Giorgio Scerbanenco (pour les amateurs de roman noir, une variation milanaise d’André Héléna) et réalise une des séries B les plus nerveuses des années 70. Jouissant d’un excellent casting international (le suisse-allemand Mario Adorf, le français Philippe Leroy, L’américain Lionel Stander…), Milan Calibre 9 offre à Gastone Moschin (vu dans Le Parrain 2) un rôle culte de gangster roué et déterminé. Pour Quentin Tarantino : « Le meilleur polar jamais tourné en Italie. »
The Killer (1989)
Après avoir blessé une jeune chanteuse lors d’un contrat dans une boîte de nuit, Jeff (Chow Yun-fat), un tueur à gages, cherche à se racheter. Li (Danny Lee), un flic aguerri, part sur ses traces…
Réalisé après l’échec du Syndicat du crime 2, The Killer réunit tout ce qui a fait le prestige de son metteur en scène, le hongkongais John Woo. Polar éminemment kitsch, échevelé et pétaradant, imaginé sous l’ombre tutélaire de Jean Pierre Melville (le tueur « chevaleresque » du film a le même prénom que celui du Samouraï), il est aujourd’hui considéré comme une œuvre-phare du renouveau du cinéma asiatique des années 80-90. Pour Woo, un ticket pour Hollywood et pour le public, la rencontre explosive entre deux stars du cinéma HK : le suave Chow Yun-fat (Tigre & Dragon) et Danny Lee, aisément passé du cinéma kung-fu aux polars modernes.
Section de choc (1976)
Le commissaire Vanni (Marcel Bozzuffi) est chargé de former et encadrer une brigade spéciale pour mieux lutter contre la criminalité à Turin. Il va ne profiter pour son venger du Marseillais (Ivan Rassimov), le gangster responsable de la mort de sa femme et de son fils…
Pour finir, un plaisir coupable : un polar urbain hyper-violent et quelque peu réactionnaire avec dans le rôle principal le regretté Marcel Bozzuffi (French Connection, Le Deuxième souffle…). Sous la houlette de Massimo Dallamano, excellent cinéaste de genre (La Lame infernale…), une plongée dans l’enfer urbain de l’Italie des années 70 où une brigade de flics à moto et à la détente facile font régner l’ordre face à un chef mafieux sans pitié. Du vintage viril italien.
Signature « historique » d’Edgar pour le cinéma, lecteur insatiable, collectionneur invétéré d’affiches de séries B et romancier sur le tard (Le Fantôme électrique, éd. Les Presses Littéraires).
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